Un lien aux autres par delà le temps et l'espace.
Dans un documentaire je transmets des savoirs, des informations, une vision de la vie.
Dans un roman je texte de transmettre les mêmes éléments… Au travers des émotions qu'une histoire peut susciter. Une histoire qui n'est jamais autobiographique. Une histoire où j'espère toucher quelque chose d'universel, qui nous concerne tous.
Je vous livre un article qui vous donnera une idée de 20 ans de bataille personnelle.
Dont j'ai voulu vous faire profiter, pour aider un peu les familles, tous les lecteurs intéressés.
Pour aider le monde à s'ouvrir à cette façon de penser différente qu'est l'autisme.
Mais au delà de l'autisme il y a la nécessaire ouverture à l'autre. Dit comme cela c'est peut-être bateau et convenu, mais comme c'est vrai pourtant! L'autre n'est jamais une idée toute faite ou une statistique, c'est une personne qui vit et qui sent, et qui espère. Cette réalité mène mes combats dans la vie et mes choix dans l'écriture, que ce soit dans le roman co-écrit avec Pascale Perrier "Là-bas tout ira bien", ou encore "Le Vieux monde est derrière toi", dans mon documentaire sur le diabète… Et bien d'autres. N'hésitez pas à vous promener dans ce site pour les découvrir.
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J'espère atteindre parfois mon but… Vos retours seront les bienvenus :)
Autiste Asperger, Léo surmonte son handicap et décroche un CDI dans la mairie de sa ville
Fraîchement titularisé à son poste à la mairie d'Évreux, Léo Baussier peut être fier : diagnostiqué autiste Asperger tardivement, il a su surmonter les difficultés de son handicap.Publié le 12 Sep 19 à 11:20
Léo Baussier, entouré de sa mère Sylvie (à gauche) et de l’adjointe au maire d’Évreux Francine Maragliano. (©Eure Infos La Dépêche)
Sur sa chaîne Youtube, Léo Baussier publie ses plus belles prises (perches, truites…). Et conclut ses vidéos d’un bilan emprunt d’un enthousiasme communicatif : « À bientôt pour une autre partie de pêche, et boujou les copains ! »
Le Normand pourrait en parler pendant des heures. Et pour cause : « Léo, comme tous les autistes Asperger, a une passion, ou comme on l’appelle dans le jargon, un intérêt restreint. Lui, c’est la pêche« , explique sa maman, Sylvie Baussier.
Un parcours cohérentÀ 24 ans, Léo vient d’être titularisé à son poste d’agent technique, à la ferme pédagogique de Navarre, à Évreux. « Je soigne les animaux et gère leur milieu », explique-t-il.
Une suite logique pour ce passionné de nature, qui dès le plus jeune âge, fabriquait « des arcs en noisetier » et allait titiller les poissons. Il pratique encore aujourd’hui une pêche dite « no kill », où il relâche immédiatement les animaux dans leur milieu, le temps d’une petite photo.
Après un BTS en gestion et protection de la nature, qu’il a suivi à Sées (Orne), Léo entre à la ferme pédagogique gérée par la mairie d’Évreux, en service civique. Il y travaille ensuite deux années comme contractuel, avant d’être embauché comme fonctionnaire, fin août 2019.
Et pour le jeune homme comme pour ses parents, c’est l’aboutissement d’un véritable parcours du combattant, comme s’en souvient sa mère :
Quand on a appris la nouvelle, toute la famille a pleuré de joie et sorti le champagne ».
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80% des handicaps sont « invisibles »Car le chemin n’a pas été simple. Diagnostiqué Asperger tardivement, Léo a dû affronter une scolarité compliquée, dont il s’est tiré remarquablement bien : « Il a obtenu son brevet des collèges alors qu’il n’avait pas encore été diagnostiqué, et qu’il ne bénéficiait donc pas encore de l’aide d’une AVS », rappelle sa mère.
Ces assistants de vie scolaire (aujourd’hui appelés AESH) aident les élèves en difficulté à comprendre les consignes, ou effectuer les tâches qui leur sont plus difficiles que pour les autres enfants.
Mais lorsque le handicap, parce qu’il n’est pas toujours aisément détectable, n’est pas reconnu et formellement diagnostiqué, le processus de soutien ne peut être mis en branle : « C’est un vrai problème, souligne l’adjointe à la mairie d’Évreux en charge des questions de handicap, Francine Marigliano :
Avec le pictogramme représentant le handicap par une personne en fauteuil roulant, on a tendance à oublier que 80% des handicaps sont invisibles.
Diagnostic tardifSensibilisée à ces questions, et consciente que Léo, dès tout petit, présentait des signes précurseurs, Sylvie s’est battue pour tenter de comprendre les différences de son fils : « Je le voyais à travers de petites choses : bébé, il ne me regardait pas dans les yeux. Vers 5 ou 6 ans, il s’exprimait avec un vocabulaire très riche, en prenant parfois un accent anglais, car ces enfants sont capables de très bien reproduire ce qu’ils entendent… »
C’est en prenant connaissance d’un témoignage sur l’autisme Asperger que Sylvie a le déclic : « Je me suis dit : c’est tout Léo, c’est ça ! »
Dès lors que le diagnostic est posé, Léo et sa famille bénéficient du soutien de l’association Asperger-Accueil à Évreux. Autour d’ateliers d’habileté sociale, l’association encourage les rencontres et développe les capacités des jeunes à être autonomes : « Pendant ces ateliers, on discute, on part d’un sujet de base, puis ça dérive, explique Léo. On parle de nos peurs aussi. Ça permet de rencontrer des gens qui vivent la même chose. »
Épreuves du quotidienAller faire ses courses, prendre le bus… des petites choses du quotidien peuvent être de véritables épreuves pour ces personnes sans aucune déficience intellectuelle, mais souvent ultrasensibles. « Et puis, ils n’ont pas forcément les codes sociaux que les autres intègrent naturellement dès l’enfance, précise Sylvie. Ils disent les choses avec une sincérité totale, qui peut parfois être mal prise. »
Léo, lui, conduit sa propre voiture, va à la pêche avec des copains… et peut désormais se targuer d’être autonome financièrement. Une véritable victoire.
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Essentielle sensibilisationLa prochaine étape, ce sera de trouver un logement adapté pour qu’il puisse quitter le nid parental. « Là encore, quand on parle de logement adapté, on pense à des portes plus larges ou un ascenseur, explique Francine Maragliano. Ça n’est pas que ça : il y a des logements classiques, qui sont adaptés parce qu’ils sont entourés, à proximité directe, de tous les services nécessaires à l’autonomie des personnes en situation de handicap. »
Des situations très diverses, qui sont de mieux en mieux reconnues : « À Évreux, on est en train de mener un vrai travail de fonds pour former et sensibiliser nos personnels, à travers des formations mais aussi des rencontres avec des usagers, qu’ils soient non-voyants, autistes, malentendants… Tous les jours, on essaye de s’adapter, de s’améliorer. »
La mairie d’Évreux emploie d’ailleurs entre 7 et 8% de travailleurs handicapés, plus que le quota légal fixé à 6%. Fruit d’une politique volontariste dont Francine Maragliano est particulièrement fière. Sylvie Baussier, elle, est reconnaissante de la vigilance constante de l’élue et des partenaires associatifs, dans l’Éducation ou le secteur de la santé.
Mais elle sait que son succès, Léo le doit surtout à lui-même : « Il n’a jamais baissé les bras. Je suis fière de lui. »
Pour aller plus loin :
– La page Facebook d’Asperger-Accueil
– Le roman de Sylvie Baussier, Les autres Mode d’emploi (éditions Oskar, 2014)