Et puis le conte de la princesse Kaguya, une animation japonaise magnifique de Isao Takahata. Que de jeunes enfants dans la salle qui, à mon avis, n'avaient rien à y faire! En France, quand on dit "animation" on pense "film pour gamins". Mais dans la culture japonaise ça ne marche pas comme ça. Dans ce conte il s'agit de nature et d'argent, du pouvoir de la cour et de celui de l'amour… Bouleversant.
Après six mois de diète pour cause d'overdose de boulot (que je ne regrette pas une seconde!) je goûte au pur bonheur de voir de très, très bons films. Après My sweet pepper land, dont j'ai parlé dans le post précédent, j'ai été voir States of Grace, l'histoire d'une éducatrice paumée qui se retrouve en miroir dans une ado révoltée qu'elle tente de sauver. De l'humanité pure.
Et puis le conte de la princesse Kaguya, une animation japonaise magnifique de Isao Takahata. Que de jeunes enfants dans la salle qui, à mon avis, n'avaient rien à y faire! En France, quand on dit "animation" on pense "film pour gamins". Mais dans la culture japonaise ça ne marche pas comme ça. Dans ce conte il s'agit de nature et d'argent, du pouvoir de la cour et de celui de l'amour… Bouleversant.
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Je viens d'aller voir cette merveille. Dans ma petite ville, une fois par semaine, le théâtre et le ciné s'associent pour passer en VO un truc pas grand public, et en général de très bonne qualité. Là, c'était du très, très grand cinéma! Dans le Kurdistan actuel, une fille refuse de se marier au premier venu, elle se bat pour être institutrice au fin fond du territoire kurde irakien. Un ex combattant pour la liberté, au même moment, fuit sa mère qui veut le marier à toute force, et se retrouve dans le même village rétrograde où le seigneur du coin et sa famille font la loi. Sur fond d'Elvis Presley et de musique traditionnelle, une histoire entre le rire et le drame, l'Histoire moderne et le Western de l'est (si, si). Bref, je recommande. On sort de là en se disant qu'être femme là-bas (comme en de nombreux autres endroits de la planète, y compris parfois chez nous) demande une bonne dose de courage! Je viens d'apprendre que Le Sourire de la guerre, court roman pour ados, venait de recevoir le Prix du livre d'Histoire de Blois! c'est ici, par exemple. Vous dire combien j'en suis heureuse… Cette histoire née dans la douleur il y a presqu'un siècle a traversé les générations, et grâce au beau métier qui est le mien, a trouvé sous ma plume la forme d'un conte fraternel et pacifiste. D'une guerre oubliée entre la Russie et la Pologne dans les années 1920 au prix de Blois, quel étrange parcours, traversé par la mémoire de ma famille… Merci à tous les collégiens qui ont voté pour mon livre! Merci aux documentalistes et aux professeurs que j'ai rencontrés! Longue vie à ce livre! Et merci aux éditions Oskar pour leur confiance. J'ai enfin lu la troisième des sœurs Brontë. Je ne colle pas à l'actualité littéraire, c'est clair… Mais l'écriture et la lecture sont justement ce pont tendu au-dessus du temps, et je n'ai aucune envie de me priver des charmes de la littérature anglaise du XIXe siècle! Une fois de plus, c'est le frère indigne et aimé, si prometteur, qui sans doute a inspiré une partie des portraits d'hommes pervertis, alcooliques et violents que comporte ce roman. C'est un roman épistolaire, qui contient en son milieu le journal intime de l'héroïne, censé être envoyé par le narrateur au destinataire de ses lettres (dont on ne connaît le statut qu'à la toute dernière page). Helen Graham vient d'arriver, incognito, dans un gros bourg anglais. Aussitôt cela cancane, cela raconte, cela imagine les histoires les plus sombres et les plus malveillantes. Qui est l'inconnue ? Est-elle vraiment veuve, comme ses vêtements le suggèrent ? Gilbert, qui s'est épris d'elle (et qui est le narrateur de toute l'histoire) le voudrait bien. Le journal intime de la belle nous donne le fin mot de l'histoire. Sans tout dévoiler du suspense, on peut dire qu'elle a fui les mauvais traitements de son mari. Il ne la bat pas, mais on dirait en langage moderne qu'il s'agit de "harcèlement moral". Or dans l'Angleterre victorienne, cela ne se fait pas du tout de se rebeller contre l'autorité du mâle. Il faut souffrir et se taire. C'est en cela que ce roman a été qualifié à sa sortie de "féministe". Mais Il ne peut l'être que si Helen Graham est irréprochable dans sa morale et dans sa croyance en Dieu, et si elle agit pour sauver son jeune fils de son père. Sinon, elle serait qualifiée de totalement pervertie. A cette époque pas si lointaine, donc, on devait encore avoir recours à la religion (et, ici, à la maternité) pour parler du sort des femmes. Cela rappelle un peu la Princesse de Clèves… Côté lecture aussi, une impression mitigée. J'ai été happée par ce récit très habilement mené, comme si j'avalais un roman policier (et pourtant j'avais été à la dernière page lire la fin, ce n'était donc pas le suspense qui me tenait). Et en même temps une vague irritation me taraudait, devant des adverbes vraiment trop répétitifs ("gravement", "gentiment"), des coquilles un peu partout (mais à cela évidemment Anne Brontë ne peut rien), un côté "je crois, je suis pure, donc je peux m'affranchir"… Quoi qu'il en soit, la 3e des sœurs Brontë, et la moins connue / reconnue, avait tout de même un beau roman à nous livrer, où il manque peut-être l'ironie que j'aime tant chez Jane Austen par exemple. |
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