Joie!
Ce roman est important pour moi. Cela me touche qu'il plaise à des professeurs de lettre, des documentalistes… et, j'espère, de jeunes lecteurs!
Sylvie Baussier, autrice jeunesse |
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Je viens d'apprendre que "Le sourire de la guerre" était sélectionné pour le prix Bouqu'en stock de Seine-Maritime, niveau 4e-3e. Plus d'infos ici. Joie! Ce roman est important pour moi. Cela me touche qu'il plaise à des professeurs de lettre, des documentalistes… et, j'espère, de jeunes lecteurs!
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"On pourrait penser que les rêves sont bien tranquilles, protégés à la fois par les replis inviolables de notre cerveau, et par le sommeil qui les abrite. Eh bien, pas du tout ! Depuis des milliers d’années, des tas de poètes et de savants s’intéressent à eux, les observent, les triturent, les interprètent, les méprisent ou leur accordent le plus grand crédit. Et ça ne s’est jamais arrêté, l’Inquisition – cette terrible police chrétienne du moyen âge - allant même jusqu’à interdire et zigouiller ceux qui prétendaient interpréter des rêves !
De nos jours, psychanalystes, religieux de tous bords et neurophysiologistes, entre autres, continuent à se battre à ce sujet, pas à grands coups de pieds, mais dans des revues scientifiques et des colloques de haut vol (enfin, en général). Par ailleurs, les dictionnaires de rêves et autres manuels d’interprétation simplissime de ces messages déposés dans la boîte aux lettres de nos cellules nerveuses n’ont jamais connu un tel succès de librairie. Tu rêves d’une clé, d’une dent, d’un poireau, d’une araignée au plafond ? Pas de souci, tu ouvres ton petit manuel et « on » t’explique ce que ça veut dire. Hum. Si c’était aussi simple, on peut parier qu’on n’en causerait plus depuis longtemps, non ? Le rêve est-il le moyen adopté par un ou des dieux (suivant les religions) pour nous contacter, une sorte de téléphone intérieur crypté ? Sont-ils les vecteurs de notre inconscient ? Ou bien est-ce qu’ils ne veulent rien dire du tout et il ne sert à rien de s’en soucier ? Allez, rouvrons encore une fois le débat pour tâcher d’y voir plus clair. Si tu te souviens de tes rêves, tu sais combien leur contenu est passionnant et mystérieux ! Et si tu ne t’en souviens pas, c’est le moment de leur entrouvrir la porte, d’apprendre à les accueillir au sens propre du terme. Bon voyage !" Copyright Sylvie Baussier Vous venez de lire l'introduction d'un documentaire sur le thème des rêves que j'ai écrit, avec l'aval de l'éditeur (contrat, et tout et tout), et qui ne paraîtra pas, je viens de l'apprendre aujourd'hui. Il ne paraîtra pas parce que la collection ne se vend pas assez bien. Ce livre, j'y tenais. Je dois maintenant en faire mon deuil. Vous trouvez que le mot est trop fort? Il ne l'est pas. J'ai travaillé pour ma poubelle, alors que j'aime écrire pour des lecteurs. Je ne jette pas la pierre à l'éditrice. Elle n'est pas seule sur son esquif. Je suis juste triste. Et inquiète pour l'avenir de mon beau métier. C'est quand même la seconde fois que cela m'arrive (dans deux maisons d'édition différentes): on accepte mon texte, avec même quelques compliments, et puis il ne voit pas le jour pour des raisons économiques. Allez, demain mon énergie sera de nouveau tournée vers des textes à venir, et heureusement, j'ai de beaux jours et de beaux projets devant moi! Je viens de recevoir mes exemplaires d'auteur, et je ne l'attendais pas si tôt. Cœur qui bat, envie de le feuilleter, de m'étonner comme si je ne l'avais pas écrit (et pourtant si, je vous jure!), d'ouvrir les livrets, de faire tourner les roues, de trouver les animations dont je ne me souvenais (presque) pas… Toujours cet étonnement devant l'apparente simplicité, fruit du travail conjoint avec l'équipe de chez Nathan et le dessinateur, Didier Balicevic. J'espère que ce Kididoc des Qui va plaire aux enfants et aux grands autant qu'à moi. Cette fois, on plonge dans l'Histoire des hommes, dans les civilisations, les inventions… A la préhistoire, qui fabriquait les outils? Qui était Toutankhamon? Qui vivait dans le donjon des châteaux forts? Qui a découvert le Groenland? Qui a créé les jardins du château de Versailles? Qui était Barbe-Noire? Qui a inventé l'ascenseur? Qui a inventé la bicyclette? Qui a créé le chewing-gum? Qui était Gandhi? … Sortie le 10 octobre ! Naomi, la petite japonaise de Sylvie Baussier, illustré par Marion Cocklico Editions Tourbillon "Au fur et à mesure de notre balade en compagnie de Naomi, on découvre aussi un temple bouddhiste, le Mont Fuji, la Fête des filles "Hina Matsuri", qui a lieu le 3 mars, des spécialités culinaires typiques, ou même comment créer une bien jolie grue de papier en "origami". Un véritable voyage enchanteur au Pays du Soleil Levant !" L'intégralité de la critique ici L''écriture de cet album a été l'occasion d'un bel et long échange avec Madame Danielle Amano, qui vit au Japon depuis 30 ans et y a fondé sa famille. L'une de ces rencontres formidables qui font de mon métier d'auteur jeunesse un métier magique! Merci donc à elle et à sa grande amie Odile Baussier, qui a permis cette rencontre. La semaine dernière, la rentrée de mes ados m'a occupée largement à mi-temps. Et la tête plus qu'à plein temps. Là, ça devrait être nettement plus calme. Aujourd'hui, j'ai écrit et corrigé des textes de 9h du matin à 18 h passées. C'est bien. Mais ne pas sortir de chez soi, parfois… Nous sommes des animaux sociaux, n'est-ce pas, et j'avais envie de voir des gens. Coup de chance: une amie m'avait proposé d'aller au ciné ce soir. Parce que dans ma ville, les films en VO, pas hyper grand public, faut sauter dessus quand ils nous arrivent. "Gold", j'en avais lu des critiques élogieuses, et d'autres assassines. Je m'attendais donc à tout. Eh bien ça a été une très bonne surprise. La quête de l'or dans le grand Nord canadien il y a un siècle, dans une petite communauté allemande réunie par l'espoir de sortir de la misère. Un film essentiellement en allemand, et c'est rare, ça, d'entendre parler une autre langue que l'anglais dans ce melting pot de cultures qu'était alors le Nouveau Monde. Une randonnée mortelle dans une nature où chaque accident voire incident peut entraîner la mort. Une marche en avant quoi qu'il arrive, car sinon, on crève. Je recommande. Terminé de lire ce superbe roman de Jeanne Benameur, dont "Les demeurées" m'avait déjà transportée. Cela commence doucement. Comme je lisais par petits bouts, j'ai eu peur de rester sur la grève. Et puis la magie a opéré, et j'ai été transportée par cette vague lente et inexorable, cette langue d'une délicatesse qui va vers le plus juste, l'intime, ce qui nous touche au plus profond. Ce n'est pas un livre triste, même s'il parle d'un deuil indépassable, celui d'un enfant perdu. C'est un roman de vie. Les profanes, ce sont ces cinq êtres qui cherchent leur place dans la vie, qui ne croient pas en Dieu - ou si peu. Qu'est-ce qui va les mener, les ramener vers la vie? Les sensations des corps qui se rapprochent, l'art, le regard de l'autre. Histoire de la grande vieillesse et de la recherche du sens, avec une délicatesse merveilleuse. Il est très tôt, et je ne peux plus dormir.
Jusqu'où aller dans le dévoilement, alors que ces pages sont ouvertes à tous vents, à tous lecteurs? En même temps je me dis qu'on ne peut pas toujours se cacher derrière une "vitrine" qui masque celui qui parle… Demain, la rentrée pour mes enfants. Mais non, ils ne sont plus en CP. Depuis longtemps. Mais rentrer au lycée c'est quelque chose. Quitter l'enfance. Apprendre le trajet, entrer dans la peau enviée et crainte du jeune qui est autonome. Je ne m'inquiète pas, demain ma fille va revenir ravie de sa première journée, déjà pleine d'envies de faire et de rencontrer. Mon aîné, lui, part dans une autre ville, le bac en poche. "Tout va bien", donc. Tout va bien parce que depuis 18 ans nous nous battons. Durant 17 ans, nous nous sommes battus contre un ennemi qui n'avait pas de nom. Un je-ne-sais-quoi qui mettait toujours cet enfant en décalage. Durant tout ce temps je n'ai écouté aucun oiseau de mauvais augure. Tous ces "Il ne sera jamais bon en anglais", "Il ne pourra pas suivre au collège", "Comment voulez-vous qu'il ait son bac", on les a fait mentir. Il a progressé, bon gré mal gré. Et puis un soir, quand il avait 17 ans, j'ai lu sur le net, complètement par hasard, le témoignage d'un adulte qui racontait son tardif diagnostic de "syndrome d'Asperger", sa vie, sa solitude, ses difficultés avec ses pairs… Je me suis dit "Mais c'est tout à fait Léo, ça". A partir de là, un long "parcours du combattant", comme disent bien souvent les parents d'enfants handicapés - et comme ma mère l'a toujours dit à propos de mon frère. J'ai tiré le fil, grâce à des amis. En un an le diagnostic était posé par une spécialiste. Un nom était donné aux difficultés de mon fils. Syndrome d'Asperger: un autisme sans déficience intellectuelle. Un nom ce peut être une étiquette qui colle à la peau, comme je l'ai dénoncé dans "Un copain pas comme les autres". Ce peut être aussi un fil rouge, qui aide enfin à aider, qui ouvre la voie à des interlocuteurs expérimentés, à des aides dans la scolarité. Pour la première fois une AVS en terminale. Pour la première fois quelqu'un qui vient expliquer aux "camarades" de mon fils qu'il est conscient de ses particularités, qu'il faut arrêter de le persécuter. Tout à l'heure je l'emmène dans la ville où il va préparer un BTS. Mercredi il fait sa rentrée. Tout ceci dit en deux phrases semble si anodin. Cela cache des heures de préparation, de mise en relation des interlocuteurs, de recherche d'une famille d'accueil (et celle que nous avons trouvée est formidable), de réveils à l'aube avec en tête des listes de choses à faire… Est-ce un succès? C'est un chemin qui continue, qui s'ouvre un peu plus à chaque tournant. Rien n'est certain, mais tout reste possible. C'est un espoir qui demeure. |
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