Sous le figuier, il y a une vieille dame, qui va bientôt mourir. Sous le figuier il y a aussi trois adultes, qui ont peur de cette mort proche, de la perte, de leur propre vie à la dérive, des choix qu'ils doivent accomplir. Et puis quatre petites filles qui se débrouillent comme elles peuvent des interrogations des grands et des leurs. La vieille dame est jouée par Gisèle Casadesus. Elle n'a pas peur de mourir. Et elle veut aider les autres à vivre, à aimer, à reconnaitre leur peur et à passer outre. Quelle tâche difficile ! Entre le ciel bleu et les ondées, elle choisit le premier. Elle dit elle-même, exaspérée: "Je déteste les vieux". Ce qu'elle déteste, c'est que son corps la trahisse. J'ai dans mon entourage proche une très vieille dame qui, à sa façon, vit ainsi, en aimant les autres, en se donnant à aimer. Elle offre la grâce qui l'habite depuis que je la connais, c'est-à-dire depuis que je suis au monde: elle sourit là où d'autres s'apitoieraient sur leur sort. Lorsque je vais la voir, elle me semble si jeune. Elle est comme une source vive. Je l'aime tant.
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Ici, une critique enthousiaste! Sur le blog mamanonbouge! "En tant que maman j'ai personnellement apprécié le fait que chaque double page a son thème précis : Qui étaient les hommes préhistoriques ? les gladiateurs ? les explorateurs ? les pirates ? les indiens d'Amérique avec un quizz à la fin. C'est un format carré (23 x 23 cm) avec une couverture rigide et épaisse et ses 34 pages sont en papier glacé épais. Un live solide prêt à être manipulé par nos petites têtes blondes sans soucis Clément a été séduit par les illustrations colorées et les nombreuses petites fenêtres à soulever, d'éléments à tourner ou à faire avancer. Le kididoc des Qui ? est un livre animé ludique et très complet, qui permettra de répondre à tous les « qui ? » de nos enfants. A mettre sur la liste du Père Noêl sans l’ombre d'un doute ! " Besançon est une belle ville accueillante. Bon d'accord les travaux du tramway rendent la circulation compliquée (les trajets changent chaque jour, on n'a pas le temps de s'ennuyer!) mais à part ça… Une petite merveille! J'avais découvert ce lieu cet été. Le comité de lecture de Croqlivre m'a donné le plaisir d'y revenir. Merci Myriam et Julie! Je suis allée à la rencontre des collégiens de Saône, de Quingey, et à Besançon même de Saint Vit et Proudhon. Une belle qualité d'écoute partout, et partout des travaux personnels inventifs. Nous avons parlé de documentaires et de fictions, du Sourire de la guerre, de la Course au pôle Sud, de Condamnée à écrire et de Ma Planète préférée… Autant dire que j'ai aussi expliqué comment Pascale Perrier et moi nous travaillons à deux !
Voici une carte postale envoyée de la planète Kipu, et des mots imaginés par les collégiens au sujet de la planète Bitumia. J'ai terminé hier la lecture de l'île des oubliés, un roman de Victoria Hislop. Je l'ai commencé dans l'enthousiasme, et terminé sur un gros point d'interrogation: est-ce que j'avais aimé, ou pas?
L'intrigue: une jeune Anglaise part à la recherche de ses racines crétoises, que sa mère lui a toujours soigneusement cachées. Elle rencontre sur place une vieille femme qui lui raconte la longue histoire de sa famille, qui court sur trois générations et est traversée par les pires drames. Cette histoire croise bien souvent celle de l'île de Spinalonga, au large du village de Plaka. Une île où les lépreux étaient parqués, prisonniers de la mer qui les entourait, dans la première moitié du XXe siècle. Une île qui existe vraiment, et qui a vraiment été le refuge (tout autant que la prison) des lépreux crétois, puis de toute la Grèce, avant qu'on ne parvienne enfin à guérir ce mal invalidant, et considéré comme infamant. L'histoire est passionnante. En plus je l'ai commencée lors de mon voyage en Crète, par un hasard total. Je l'ai dévorée. A la fin même j'étais incapable de faire autre chose, comme cela m'arrive avec les romans policiers, alors même qu'en gros je me doutais bien de la fin. Ce qui m'a gênée, et c'est allé croissant au fil du texte, c'est le style. Les phrases qui s'enchaînent parfois au petit bonheur la chance. Les "silences" qui sont toujours "assourdissants". Le mot "procrastination" qui revient ici et là avec plus ou moins de justesse. Etc. Est-ce un problème de traduction, ou bien le texte à la source qui est bâti ainsi? Cela ne semble pas nuire à l'énorme succès de ce roman, comme le souligne avec application le 4e de couverture. Quand le style fait écran, ainsi ,entre l'histoire et moi, une partie du plaisir est fichu. Et puis je me dis… Nous, les auteurs "jeunesse", dont beaucoup regardent le travail de haut, il faut voir comme nous tendons vers la limpidité, et comme les éditeurs nous lisent attentivement, nous font parfois (souvent) retravailler, avec une grande exigence, ce que je trouve très, très bien… Pourquoi les auteurs "vieillesse", comme nous nous amusons à les appeler, n'auraient-ils pas tous pour horizon cette même clarté? Bon, ne généralisons pas, ni dans les livres pour enfants et ados ni dans les autres. Je dis juste que cette histoire est formidable, et aurait mérité une ou deux relectures sans concession avant d'être publiée, à mon avis. En général je ne publie que mes avis positifs, mais là le mélange était tel, un émerveillement mêlé de déception, que je n'ai pas pu m'empêcher de vous dire ce que j'en pensais! J'ai découvert cet été cette ville magnifique où règne une certaine douceur de vivre. Une cité qui, depuis l'Antiquité, a trouvé sa place dans une bouche du Doubs qui en fait une presqu'île. Et j'ai la chance d'y retourner bientôt, invitée par l'association Croq'livres à rencontrer des collégiens. Nous allons parler du Sourire de la guerre, de plusieurs documentaires, et aussi de la collection Ma planète préférée et de Condamnée à écrire, co-écrits avec Pascale Perrier… Les petits mails que m'ont envoyés les professeurs me mettent l'eau à la bouche! Tenez, par exemple, pour l'une des classes, voici un menu franchement alléchant : "Quelques élèves vous présenteront leurs lectures (pourquoi ils ont choisi ce livre, ce qu'ils ont appris, aimé ...). La professeur de français leur a demandé ensuite de faire une première page de couverture d'un livre que chaque élève aimerait écrire donc dans un deuxième temps quelques élèves vous parleront de leur première de couverture et puis en troisième temps ils vont vous poser des questions . Je sais que les élèves aiment toujours quand l'auteur lit un passage ou une histoire si ça vous tente ? Et puis y'a un petit goûter de prévu la dernière demi-heure :) Et aussi ... la rencontre laisse toujours la place à des imprévus et c'est tant mieux non? " Je sens que ces rencontres vont être de beaux moments! La Crète, j'en ai entendu parler pour la première fois en classe de 6e. La Grèce antique aussi d'ailleurs. Mes parents n'avaient pas été longtemps à l'école, la culture minoenne, entre autres, n'était pas entrée à la maison. C'est bien, l'école, quand elle ouvre des horizons si magiques, et que l'on peut s'y attarder. Les dauphins m'ont scotchée. Je ne les ai jamais oubliés. Ni la Parisienne. Ni les amphores plus grandes qu'un humain, dans lesquelles était stockée la précieuse huile d'olive… La mythologie grecque, qui s'est inspirée en partie de cette brillante civilisation (la fameuse histoire du Minotaure…), m'a inspiré plusieurs documentaires. Et là, cette semaine, je suis tombée sous le charme de la Crète, autant que j'avais été enthousiasmée par le Péloponnèse. La Crète en automne, ce sont les palais de Cnossos et de Phaistos, le musée archéologique de Héraklion, tout neuf; ce sont les oliveraies vieilles de plusieurs siècles, c'est le ciel bleu, les ports de pêche désertés par les touristes, la mer douce et transparente, les monastères où l'on vous accueille à bras ouverts… C'est aussi pêle-mêle une certaine pauvreté, les chiens gardiens de chèvres qui passent leur vie attachés, les routes qui ne sont parfois que des chemins de terre (gloups, en voiture), l'accueil chaleureux des habitants (on est perdus? pas même besoin de demander, on nous renseigne!), les mezze à tomber… Bref une semaine de bonheur entre femmes et jeunes filles (les hommes étaient restés à la maison) dont le souvenir va rester vif… D'autant plus que je lis "L'île des oubliés" de Victoria Hislop. Vous savez pourquoi? La veille de mon départ, j'ai demandé à "ma libraire" spécialisée littérature adultes un livre génial. Elle me connaît depuis longtemps, elle ne s'émeut plus de cette demande vague, elle fait comme pour elle. Et sans même savoir que je partais pour la Crète elle m'a recommandé ce livre qui se passe là-bas! C'est pas merveilleux, ça? Ce voyage n'est pas qu'un pèlerinage, ou une escapade touristique. C'est aussi le moment idéal pour nourrir deux livres en cours d'écriture: la mythologie toujours, abordée d'une façon que j'espère un peu originale. Je vous en dirai plus en 2014! Etre devant cette fresque (musée archéologique d'Heraklion), même dans son incomplétude, c'était magique. Je ne pouvais pas me détacher de cette contemplation. Je ne retrouvais pas mon enfance, période difficile, mais quelque chose de bien plus profond et mystérieux. J'ai ressenti la même émotion devant certains tableaux de Bonnard, qui n'avaient rien à voir. Juste une impression de proximité, d'écho, d'intimité.
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