J'ai commencé par "Le dernier hiver". Continué par "Quatre soldats". Et je viens de terminer "Une rivière verte et silencieuse". Je ne vais pas révolutionner la critique. Juste j'aimerais vous donner envie de lire, si ce n'est pas déjà fait!
Des histoires minimalistes, dont certains peut-être penseraient qu'il ne s'y passe rien (et ils ont le droit, évidemment!). De fait il ne s'y passe pas grand-chose. A part l'essentiel: le rapport entre des êtres qui vivent de façon taiseuse leur attachement réciproque, leurs peurs, leurs rêves.
"Une rivière verte et silencieuse" : on ne sait pas où ça se passe, on ne sait pas ce qu'est devenue la mère (a-t-elle même existé?), on ne sait rien du passé. On est entièrement happé par les pensées de ce jeune garçon qui aime son père désargenté et au chômage - cet amour et réciproque. L'horizon: une petite ville et son usine de compresseurs d'où son père a été remercié (viré, quoi). Le tunnel que le garçon se creuse dans de hautes herbes pour y dérouler ses pensées, comme il le dit (tiens, il ne va jamais à l'école). L'espoir que bientôt ils pourront se racheter un four et faire remettre l'électricité. Prosaïsme d'une petite vie de tous les jours, poésie inouïe du récit sensible.
Au cours de mes lectures de Mingarelli, l'image du cinéma réaliste italien des années 1950 s'insinuait avec insistance dans mon esprit. "Le voleur de bicyclette", par exemple.