Cette année, j'ai eu la chance de retourner à Beyrouth, invitée cette fois par deux collèges chrétiens, toujours en lien avec le salon du livre. Nous étions en lien depuis plusieurs années, et Guilda Raad a souhaité me faire venir pour que je parle aux collégiens des Autres mode d'emploi : un roman où Arno, jeune autiste, raconte sa quête de notre "mode d'emploi". Pourquoi ne faut-il pas dire devant la dame importante qu'elle est grosse, puisque de fait… elle est grosse? Pourquoi se fait-il gronder quand il répond "oui" à la question de la prof : "Tu vois ce papier par terre?". La bonne réponse, apparemment, c'était de le ramasser, il était censé déduire cela tout seul…
Le Liban, comme la France, est en route vers plus d'ouverture, mais le chemin est encore long, et si certains jeunes sont pris en charge, soutenus par leur famille, et vont à l'école, il en est d'autres qui sont encore cachés par leur famille, ne sortent pas, et sont privés de tout avenir.
Nous avons aussi échangé autour de deux autres livres qui viennent compléter ce roman
Les jeunes - et les documentalistes - ont fait un travail formidable !
Ils ont aussi réfléchi aussi sur leur propre vécu, sur le harcèlement à l'école (dont sont souvent victimes les jeunes autistes, mais d'autres aussi), sur les blessures que peut infliger une étiquette impliquant un préjugé.
Je leur ai expliqué, par ailleurs, que l'étiquette "handicap" pouvait représenter une aide, dans la mesure où elle permet que la personne en difficulté obtienne une reconnaissance et un soutien de la part de la société (une AVS à l'école, par exemple, ce qui s'appelle chez eux "shadow teacher").
Les affiches ci-dessous en disent long sur les blessures subies par ces jeunes.
Une recette à la fin du roman? Hop, les garçons et les filles cuisinent sous la houlette du pâtissier du collège, certains pour la première fois! A quoi mène la lecture!!!
Amis, je vous souhaite le meilleur. Du fond du cœur. Puissiez-vous être épargnés par la fureur du monde, puissent vos enfants grandir en paix.