Aujourd'hui j'ai envie de vous parler du roman intitulé "Le mystère du géant de Prague : le golem du ghetto", paru tout récemment dans la collection "Histoire et Société", aux éditions Oskar.
Il y a deux ans, je suis allée à Prague, et la découverte de cette ville m'a émerveillée. Le pont Charles, sombre et solennelle sentinelle, le château aux architectures mêlée et sa ruelle d'Or, ses maisons Art déco qui réservent les mille surprises de leurs façades ornées, son horloge animée. Et puis il y a l'ancien ghetto juif, ses synagogues, son cimetière surchargé et chaotique. Planant au-dessus de la ville, l'histoire du golem, ce géant d'argile que rabbi Loew aurait créé au XVIe siècle pour défendre les habitants du ghetto contre les fausses accusations lancées contre eux par le reste de la population.
Ce golem m'a fascinée. Je ne suis pas la seule : Gustav Meyrink s'est emparé de son histoire, puis Elie Wiesel, puis le très grand Isaac Bashevis Singer. Un prix Nobel de la paix et un Nobel de littérature, rien que ça ! De plus le texte de Singer est absolument remarquable. Des auteurs jeunesse ont aussi plongé dans l'histoire du golem: les Murail (encore une fois: rien que ça!) et Anne Jonas, pour ne citer qu'eux. Je n'ai pas lu ces livres jeunesse avant de me lancer, pour ne pas être trop influencée, et ne pas risquer la panne.
Pourquoi écrire sur ce thème alors que d'autres l'ont fait avant moi, et si bien?
Parce que deux aspects de cette légende plongée dans la vraie Histoire (l'empereur Rodolphe II et Rabbi Loew ont bel et bien existé) m'intéressaient tout particulièrement : comment cet être d'argile s'humanise-t-il? Et comment disparaît-t-il - s'il a bien disparu? C'est en effet sur ces deux points que la légende juive laisse une belle part de liberté à l'écrivain (allez, moi qui me nomme tout le temps "auteur", comme tant d'écrivains pour la jeunesse, j'ose ce terme terrifiant).
J'ai donc raconté cette histoire en intercalant dans le récit des monologues du Golem, dont la conscience s'éveille peu à peu. Et je lui ai réservé une fin dont je vous laisse la surprise.
J'ai pris un très grand plaisir à récrire ce conte, à le rythmer, à savourer la langue par laquelle j'ai tenté de lui redonner vie.
J'espère que vous vous laisserez tenter, et si c'est le cas, j'espère fort que vous aimerez ce texte !
voici le début du texte :
"Avant de naître
Je n’existe pas encore – en tout cas pas sous la forme humaine. Mais je suis partout : je suis la glaise humide des bords de rivière, je suis l’esprit qui flotte dans les bancs de brume. Qu’est-ce que le temps ? J’ai toujours été, oui. Mais un jour proche un homme dessinera mon corps, et inspiré par un être venu d’ailleurs, celui qu’on appelle Dieu peut-être, il m’introduira dans le monde des humains. Ce monde trépidant où certains trichent, mentent et font du mal. Moi, le géant de Prague, celui que l’on nomme le Golem, je me lèverai et je protègerai les opprimés coincés dans le ghetto. Telle est ma destinée. J’attends mon heure, j’attends l’arrivée de mon maître, noyé dans le froid de la nature et l’indifférence du monde. Un jour, quelqu’un voudra pour moi. Un jour, dans la ville de Prague…"
Il y a deux ans, je suis allée à Prague, et la découverte de cette ville m'a émerveillée. Le pont Charles, sombre et solennelle sentinelle, le château aux architectures mêlée et sa ruelle d'Or, ses maisons Art déco qui réservent les mille surprises de leurs façades ornées, son horloge animée. Et puis il y a l'ancien ghetto juif, ses synagogues, son cimetière surchargé et chaotique. Planant au-dessus de la ville, l'histoire du golem, ce géant d'argile que rabbi Loew aurait créé au XVIe siècle pour défendre les habitants du ghetto contre les fausses accusations lancées contre eux par le reste de la population.
Ce golem m'a fascinée. Je ne suis pas la seule : Gustav Meyrink s'est emparé de son histoire, puis Elie Wiesel, puis le très grand Isaac Bashevis Singer. Un prix Nobel de la paix et un Nobel de littérature, rien que ça ! De plus le texte de Singer est absolument remarquable. Des auteurs jeunesse ont aussi plongé dans l'histoire du golem: les Murail (encore une fois: rien que ça!) et Anne Jonas, pour ne citer qu'eux. Je n'ai pas lu ces livres jeunesse avant de me lancer, pour ne pas être trop influencée, et ne pas risquer la panne.
Pourquoi écrire sur ce thème alors que d'autres l'ont fait avant moi, et si bien?
Parce que deux aspects de cette légende plongée dans la vraie Histoire (l'empereur Rodolphe II et Rabbi Loew ont bel et bien existé) m'intéressaient tout particulièrement : comment cet être d'argile s'humanise-t-il? Et comment disparaît-t-il - s'il a bien disparu? C'est en effet sur ces deux points que la légende juive laisse une belle part de liberté à l'écrivain (allez, moi qui me nomme tout le temps "auteur", comme tant d'écrivains pour la jeunesse, j'ose ce terme terrifiant).
J'ai donc raconté cette histoire en intercalant dans le récit des monologues du Golem, dont la conscience s'éveille peu à peu. Et je lui ai réservé une fin dont je vous laisse la surprise.
J'ai pris un très grand plaisir à récrire ce conte, à le rythmer, à savourer la langue par laquelle j'ai tenté de lui redonner vie.
J'espère que vous vous laisserez tenter, et si c'est le cas, j'espère fort que vous aimerez ce texte !
voici le début du texte :
"Avant de naître
Je n’existe pas encore – en tout cas pas sous la forme humaine. Mais je suis partout : je suis la glaise humide des bords de rivière, je suis l’esprit qui flotte dans les bancs de brume. Qu’est-ce que le temps ? J’ai toujours été, oui. Mais un jour proche un homme dessinera mon corps, et inspiré par un être venu d’ailleurs, celui qu’on appelle Dieu peut-être, il m’introduira dans le monde des humains. Ce monde trépidant où certains trichent, mentent et font du mal. Moi, le géant de Prague, celui que l’on nomme le Golem, je me lèverai et je protègerai les opprimés coincés dans le ghetto. Telle est ma destinée. J’attends mon heure, j’attends l’arrivée de mon maître, noyé dans le froid de la nature et l’indifférence du monde. Un jour, quelqu’un voudra pour moi. Un jour, dans la ville de Prague…"
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