Publié le 04/06/2019 à 04:50
Mis à jour le 04/06/2019 à 04:50
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Dans « Là-bas, tout ira bien », coécrit par l’Ébroïcienne Sylvie Baussier et Pascale Perrier, l’émigration est le sujet majeur développé (photo : C. R./PN)Le roman d’anticipation n’est pas un exercice auquel l’autrice jeunesse d’Évreux, Sylvie Baussier, a l’habitude de se soumettre. Pourtant, son dernier livre, Là-bas, tout ira bien, plonge les lecteurs en 2030 dans une France en proie à une importante crise économique. Cet ouvrage de 288 pages, sorti le 9 mai aux éditions Scrineo, a été coécrit avec son homologue yvelinoise Pascale Perrier. Les deux femmes travaillent régulièrement ensemble depuis une dizaine d’années.
Là-bas, tout ira bien, c’est l’histoire de deux familles, et plus particulièrement de trois enfants, contraints de tout quitter pour trouver une vie meilleure. Cet Eldorado se situe à 4 000 km au nord de la France.
Dépasser les préjugés et les peursVolontairement, les écrivaines n’ont pas développé les raisons de la crise qui secoue l’Hexagone et conduit à la fermeture des écoles, des centres commerciaux... Sylvie Baussier et Pascale Perrier souhaitaient mettre l’accent sur un autre sujet : l’émigration. « Nous avions à cœur d’écrire sur la question de l’immigration mais il y a déjà beaucoup de littérature qui traite de cela. Nous voulions faire quelque chose de différent dans un style qui puisse directement toucher les jeunes et pas juste les faire se dire ‘‘oh ! les pauvres ! ’’ en imaginant le sort d’enfants étrangers. »
Ainsi, Sylvie Baussier et Pascale Perrier posent cette question : « et si c’était nous qui devions quitter notre pays ? C’est quelque chose qui est difficile à concevoir dans sa chair de devoir quitter tout ce que l’on a ». Au fil des pages, le lecteur s’interroge sur la notion du dépouillement. « Une fois que l’on n’a plus rien, nous sommes juste un corps », résume Sylvie Baussier, engagée depuis de nombreuses années auprès de Réseau éducation sans frontières (RESF).
Loin de se vouloir moralisateur, ce récit, très touchant, invite toutefois à la réflexion sur l’acceptation de l’autre. Une question qui prend tout son sens dans un monde touché par la montée du populisme. « L’enjeu de la littérature est de faire en sorte que les jeunes se posent des questions, qu’ils réfléchissent, qu’ils apprennent à devenir de futurs citoyens et leur offrir une autre voix que celle qu’ils entendent parfois dans la famille », estime Sylvie Baussier convaincue que « la culture permet de dépasser les préjugés, les peurs ».
Infos pratiques
« Là-bas, tout ira bien » publié aux éditions Scrineo, 288 pages, 14,90 €. Sylvie Baussier dédicacera ses derniers ouvrages à la librairie L’Oiseau Lire, 24, rue du Docteur-Oursel à Évreux, samedi 8 juin de 10 h à 12 h 30.